COVID-19: Religious topics receive little media coverage

[You can read the article in French below the English version or click here to get to the original.]

‘During the three years I covered COVID, I didn’t think much about religion’, admitted André Picard of the Globe and Mail. It was with this remark that the journalist and columnist began his address to the international conference on Religions and the COVID-19 pandemic held at the Université de Montréal on Tuesday 13 August 2024.

A volunteer ensures that worshippers disinfect their hands when entering the Basilica of Sainte-Anne-de-Beaupré on 24 October 2021. (Photo: Philippe Vaillancourt)

‘There is already little written about religion in the secular media’, he then confirmed to the sixty or so participants at the meeting. Except, he was quick to correct, when religions, religious leaders or people of faith are at the heart of scandals or controversies.

At this one-day conference, the speakers looked at how church and religious leaders and their members have lived through the pandemic. The speakers also assessed the quality of the relations that religious groups had with the health and political authorities in four countries – Canada, Ireland, Germany and Poland – during the years of COVID-19.

André Picard, a columnist who has been present at the conference from the outset, enjoyed listening to the other speakers discuss the links between conspiracy theories and spirituality.

‘We even heard the term ‘conspirituality’’, a catch-all term linking spirituality and conspiracism. ‘I found it fascinating’, admits this journalist who has been covering health issues for several years and who argues that, during the pandemic, health authorities and politicians were not always very good at popularising the information they were “preaching”.

A daily Mass

Luce Julien, Director General of News at Radio-Canada, also acknowledges that religious subjects were rarely at the heart of the news or debate during the pandemic.

‘But that’s normal. We only had one main subject to follow, a single topic,’ she says.

And that subject was precisely COVID-19, which the media covered ‘religiously’, she asserts.

With, she recalls, a ‘daily mass’ at 1 p.m. with Premier François Legault and, for a long time, the Director General of Public Health Horacio Arruda. ‘Two or three million Quebecers’ tuned in every day, “religiously even”, says Luce Julien.

Religious literacy

Taking the floor after these speeches, Pierre Murray, Secretary General of the Assemblée des évêques catholiques du Québec, said that he had noticed that ‘the journalistic treatment of religion varied considerably’ during the pandemic.

At the beginning, when Quebec went on hiatus, the religious world did not have ‘good press’ and was unable to make itself heard.

Then came the first wave of decontamination and a bitter observation. Places of worship ‘found themselves in limbo’ in the eyes of the government, he says. ‘Remember, there were seven or eight stages of decontamination and we simply weren’t one of them.

Prime Minister Legault and the health authorities did not mention places of worship at all among the institutions due to open their doors in the near future. Restaurants, convenience stores and cinemas were all on the list of institutions to be deconfined. But there was no mention of churches, synagogues or mosques.

At the time, some of the media sided with the religious leaders because ‘in their eyes, we were being treated a bit badly’.

In fact, Bishop Murray believes that during the pandemic there was a ‘back and forth’ between sympathy and ignorance towards religions and churches.

‘But, in my opinion, the lack of religious literacy took over in the media coverage.’

Radio-Canada’s news director admitted that there is ‘not a great deal of religious literacy in the newsrooms’.

But Luce Julien adds that the health crisis, ‘unprecedented in our daily lives as journalists’, has forced the media to focus on immediacy and provide continuous information, ‘hour by hour, almost minute by minute’.

However, through various initiatives, ‘we also tried to give meaning, to understand this reality and to take a step back’, but, she concedes, only after this ‘total crisis’ experienced by citizens and society during the first weeks of the pandemic.

‘But the spiritual aspect wasn’t very present, I admit,’ says Luce Julien.

Priority number 59

When it came to religion during the pandemic, ‘our coverage was fairly fair’, says columnist André Picard. It wasn’t abundant, but it was fair. ‘Yes, we talked about it. We talked about the rebels, those in Alberta for example, who defied the law and governments.’

‘But at the height of the crisis, we didn’t pay too much attention to religion,’ says the Globe and Mail journalist. ‘Religion was number 59 on our list of priorities.’

During the pandemic, journalists from Présence, an independent news agency that has been covering religion in Quebec and Canada since 2015, published more than 240 articles on relations between religious leaders and government and health authorities. Several Présence articles were picked up by Canadian, American and European media.

Author: François Gloutnay


COVID-19: les sujets religieux peu couverts par les médias

«Durant les trois années où j’ai couvert la COVID, je n’ai pas beaucoup songé à la religion», a reconnu d’emblée André Picard du Globe and Mail. C’est par cette remarque que le journaliste et chroniqueur a débuté son allocution lors du colloque international Religions et pandémie COVID-19 tenu à l’Université de Montréal le mardi 13 août 2024.

«On écrit déjà peu sur la religion dans les médias séculiers», a-t-il ensuite confirmé à la soixantaine de participants à cette rencontre. Sauf, s’est-il empressé de corriger, lorsque des religions, des chefs religieux ou des personnes croyantes sont au cœur de scandales ou de controverses.

Lors de ce colloque d’une journée, les intervenants ont étudié comment les chefs des Églises et des religions ainsi que leurs membres ont vécu la pandémie. Les conférenciers ont aussi mesuré la qualité des relations qu’ont entretenues les groupes religieux avec les autorités sanitaires et politiques de quatre pays, soit le Canada, l’Irlande, l’Allemagne et la Pologne, durant les années de la COVID-19.

Présent depuis le début du colloque, le chroniqueur André Picard a bien apprécié entendre les autres conférenciers discuter des liens entre les théories conspirationnistes et la spiritualité.

«On a même entendu le terme ‘’conspiritualité’’», un mot-valise liant spiritualité et conspirationnisme. «J’ai trouvé cela fascinant», admet ce journaliste qui couvre les questions de santé depuis plusieurs années et qui avance que, durant la pandémie, les autorités sanitaires et les responsables politiques n’étaient pas toujours très habiles à vulgariser les informations qu’ils «prêchaient».

Une messe quotidienne

Luce Julien, directrice générale de l’information de Radio-Canada, reconnaît aussi que les sujets religieux ont rarement été au cœur des nouvelles ou des débats durant la pandémie.

«Mais c’est normal. Nous n’avions qu’un sujet principal à suivre, un mono-sujet», dit-elle.

Et ce sujet, c’était précisément la COVID-19 que les médias ont couvert «religieusement», affirme-t-elle.

Avec, rappelle-t-elle, une «messe quotidienne», à 13 h, avec le premier ministre François Legault et longtemps le directeur général de la santé publique Horacio Arruda. «Deux ou trois millions de Québécois» étaient à l’écoute chaque jour, «religieusement même», lance Luce Julien.

Littératie religieuse

Prenant la parole après ces interventions, Pierre Murray, le secrétaire général de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec, dit avoir constaté que »le traitement journalistique du fait religieux a considérablement varié» durant la pandémie.

Au début, quand le Québec s’est mis sur pause, le monde religieux n’avait pas «bonne presse» et ne réussissait pas à se faire entendre.

Puis arrive une première vague de déconfinement et un amer constat. Les lieux de culte «se retrouvent dans les limbes» aux yeux du gouvernement, dit-il. «Rappelez-vous, il y avait sept ou huit étapes de déconfinement et nous, on n’en faisait tout simplement pas partie.»

Le premier ministre Legault et les autorités sanitaires ne mentionnent pas du tout les lieux de culte parmi les institutions appelées à ouvrir prochainement leurs portes. Les restaurants, les commerces de proximité et les cinémas, tous faisaient partie de la liste des institutions à déconfiner. Mais aucune mention pour les églises, les synagogues et les mosquées.

À ce moment-là, certains médias se sont rangés du côté des leaders religieux car «on était à leurs yeux un peu maltraités».

En fait, Mgr Murray estime que durant la pandémie, il y a eu un «va-et-vient» entre sympathie et ignorance envers les religions et les Églises.

«Mais, à mon avis, le manque de littératie religieuse prenait le dessus dans la couverture médiatique.»

La directrice de l’information de Radio-Canada a alors admis qu’il n’y a pas «une grande littératie religieuse dans les salles de rédaction».

Mais Luce Julien ajoute que la crise sanitaire, «du jamais vu dans notre quotidien comme journalistes», a obligé les médias à se concentrer sur l’immédiateté et à fournir de l’information en continu, «d’heure en heure, presque de minute en minute».

Toutefois, par diverses initiatives, «on a aussi veillé à donner un sens, à comprendre cette réalité et à se donner un peu de recul», mais, concède-t-elle seulement après cette «crise totale» vécue par les citoyens et la société durant les premières semaines de la pandémie.

«Mais l’aspect spirituel a été peu présent, je veux bien l’admettre», dit Luce Julien.

Priorité numéro 59

Quand il a été question du fait religieux durant la pandémie, «notre couverture a été assez juste», précise le chroniqueur André Picard. Elle n’était pas abondante, mais juste. «Oui, nous en avons parlé. Nous avons parlé des rebelles, ceux d’Alberta par exemple, qui défiaient la loi et les gouvernements.»

«Mais au plus fort de la crise, nous n’avons pas trop porté attention à la religion», dit le journaliste du Globe and Mail. «La religion, c’était le numéro 59 dans notre liste de priorités.»

Mentionnons que durant la pandémie, les journalistes de Présence, une agence de presse indépendante qui couvre le fait religieux au Québec et au Canada depuis 2015, ont publié plus de 240 articles sur les relations entre les leaders religieux et les autorités gouvernementales et sanitaires. Plusieurs articles de Présence ont été repris par des médias canadiens, américains et européens.

Auteur: François Gloutnay